26/09/1809: Brief van Napoleon aan Decrès, minister van de marine, over de rol van pramen (Correspondance de Napoléon Ier, deel 19, Paris, 1866 (14/05/1809-15/10/1809), 522-524)

Je ne vois pas pourquoi vous trouvez tant de difficultés aux prames que je désire avoir à Anvers. Voici mon idée : Anvers a besoin d'être protégé; croyez-vous que six vaisseaux à trois ponts embossés entre Lillo et Liefkenshoek, ou entre Terneuse et Sud-Beveland, ne seraient pas d'un merveilleux effet? Mais ces vaisseaux tirent trop d'eau, seraient trop gênés dans leurs mouvements et sont trop précieux. Eh bien, je voudrais les remplacer par six prames qui non-seulement ne craignissent ni la Ville de-Paris ni l'Océan, mais qui pussent se battre corps à corps avec eux et avoir d'immenses avantages dans le genre de guerre que je vais employer. (…)

Je ne veux l'embosser que dans les points de l'Escaut où il y a moins de dix pieds d'eau et où il sera impossible à une frégate et à un vaisseau de 74 de s'en approcher à portée de fusil. Vous sentez que les sloops, bricks, corvettes, cutters, bâtiments légers seraient écrasés par cette machine. (…)

Ainsi ma prame aura l'avantage sur toutes les flottes possibles anglaises. (…) Croyez-vous que des prames, placées sur le banc de Flessingue ou de l'île de Cadzand et entourées d'une trentaine de chaloupes et d'une dizaine de caïques, ne rendront pas impossible le passage de l'Escaut? Cela a d'autant moins d'inconvénient qu'au bout de six heures la pràme n'a qu'à lever son ancre et elle va où elle veut: elle monte et descend avec la marée; elle n'a pas de navigation, a de très-petites mâtures et donne par conséquent peu de prise aux boulets. C'est, en un mot, une grosse batterie flottante. (…)

Ce vaisseau ne doit pas me coûter 200,000 francs, puisqu'il n'entre dans sa construction que des bois droits; qu'il suffit de lui donner la capacité nécessaire pour recevoir les batteries; qu'il n'y faut point d'emplacement pour les vivres et l’eau, et qu'enfin, étant plus petit, pour avoir la résistance d'un 80, des mâts de France, des mâtures légères doivent suffire. (…)

Occupez-vous de cette idée et des moyens de la réaliser. (…)

Aucun fort n'est possible entre Flessingue et Cadzand. Ce serait jeter 20 millions à la mer. Ces forts me sont inutiles, car avec ces prames j'aurai des forts mobiles plus avantageux. (…)

Il faudrait d'abord construire un modèle; on le mettrait à l'eau, et l'expérience indiquerait les modifications à y faire, pour ensuite en construire plusieurs.

26/09/1809
Correspondance de Napoléon Ier, deel 19, Paris, 1866 (14/05/1809-15/10/1809), 522-524
1809