02/09/1810, Brief van de 2de inspecteur generaal over de werken in Breskens, met plan en verslag (21/08/1810) (Archives Nationales Pierrefitte Saint-Denis,Fonds Bertrand, 1808-1810, 390 AP / 10)

Canal de Bruges à l’Escaut
Anvers 2 7bre 1810

Mon cher Général

J’ai l’honneur de vous adresser la copie du 1er travail de la commission ainsi que nous en sommes convenus; j’en ai envoyé un exemplaire à chacun des ministres de l’Interieur et de la Marine.

Je vais profiter de l’intervale de tems d’ici au 15, epoque à la quelle je suis obligé de retourner à flessingue afin d’y examiner dès que l’assechement sera terminé, et controler l’etat du radier [?] de l’ecluse, pour aller prendre les bains d’Aix la chapelle où je vais me rendre. Je m’y occupera dans les moments de loisir que le faculté me laissera, de la redaction du projet d’etablissement maritime d’après les bases adoptées.

Mon intention est de profiter de ce 1e voyage à flessingue pour examiner et faire quelques fouiles dans le Polder Ste Marguerite afin d’eviter à la commission le reproche que S.M. pourrait fort bien lui faire d’avoir quitté Cadzan sans prendre les renseignements sur une notition dont elle a exposé les avantages de preférence sur celle de Cadzan.

Après ce travail je retournerai à Paris où j’ai reçu du ministre de la Marine l’autorisation de me rendre, et où j’irai vous chercher vers le 25; mais aurais-je l’honneur de vous y trouver? Dans le cas contraire je ferais très flatté d’y recevoir, ici à Anvers, un mot de vous pour connaitre vos intentions sur le travail et la conduite ulterieurs [?] de la commission.

Agréez je vous prie, mon cher général, l’enfermement des sentiments d’attachements respectueux avec les quels je suis
* très humble et très obeissans *

2e insp[ecteur] g[enera]l du P[onts] et ch[aussé]es S*

VERSLAG VAN DE COMMISSIE

Commission ordonée par le Décrèt du 31 may 1810 pour la formation du projet d’etablissement maritime dans l’Isle de Cadzan

Résultat des séances de la commission nommée par l’art. 2 du décrèt du 31 mai 1810 pour la formation des Projet d’établissement de marine militaire, et d’un canal dans l’Isle de Cadzan.

La commission a pensé que pour satisfaire aux vues de S[a] M[ajes]té elle devait avant toute autre considération, examiner la question du choix d’un emplacement pour le bassin, sous le rapport de la rade; qu’elle avoit ensuite à considérer les difficultés et dépenses d’exécution que les diverses localités pourraient présenter, et qu’enfin elle devait, autant que possible, raprocher l’etablissement du fort de Breskens et lier ce projet avec celui d’un canal de communication de Gand avec la mer.

Après plusieurs reconnaissances sur le terrain, et les discussions qui les ont suivies, la commission, d’après la marche qu’elle avoit adoptée, a classé en 3 principaux articles, les déterminations qu’elle a prises, et qui serviront de base au projet général qui sera ultérieurement arrêté

  1. Rade
  2. ouvrages hydrauliques
  3. Liaison de la communication de Gand à la mer, avec le projet d’etablissement de marine.

On va présenter les déterminations qui ont été prsises sur les différents articles avec les considérations sur les quelles elles sont appuyées.

S[ecti]on 1ere, de la rade et de son influence sur le choix du point où l’etablissement de marine doit être placé.

Il est généralement reconnu qu’une flotte de 15 à 20 vaisseaux peut mouiller dans chacune des trois positions AB, CD, EF (cette dernière est celle occupée dans ce moment par l’Escadre) mais en même temps, les marins observent que lorsque les vents soufflent du large, la mer y est d’autant plus forte que le mouillage s’approche d’avantage de l’embouchure et qu’il faut pour s’y maintenir, même pendant l’été, de bons cables.

Les bancs et haut fonds qui existent à l’embouchure du Braekman font du mouillage CD, un véritable cul de sac dans le fond du quel les vaisseaux qui auraient chassé sur leurs ancres, ou cassé leur cable, courent le danger d’échouer par un coup de vent d’ouest, nord-ouest. Cette rade, aupendant l’avantage d’être protégée par le banc de hoof-plaate, qui longe ce mouillage, des vents du N.O., qui sont les plus dangereux sur l’Escaut.

Les meilleurs mouillages pour une flotte nombreuse sont ceux GH, en aval de Terneuse, KL vis à vis Baer-land, et MN, dite passe du milieu.

Le premier est entièrement abrété des vents du large, l’effet du flot y est faible circonstance qui rend cette rade la meilleure de toutes.

Ces trois dernières rades sont encore celles qui sont les mieux protégées par les batteries des rives, parce que pour les attaquer, l’ennemi est obligé de passer tous la batterie de Borselen, et que celle du polder marguerite enfile la passe de terneuse et la rade de Baerland.

Ainsi sous le rapport des vents et des courants, et sous celui de protection plus efficace des batteries des rives, les rades sont les meuilleures de l’Escaut ; et comme M M Myssiessy et de Kersaint font d’opinion que des 2 premières stations, on peut gagner aussi facilement le large et franchir les passes extérieurs dans le moment de marée favorable qu’en partant d’un mouillage plus raproché de l’embouchure ; il résulte de ces considérations réunies qu’aucun point choisi sur la côte de Cadzan, ne paroit aussi favorable que celui de terneuse qui, à avantages nautiques egaux, doit être évidemment préféré à la côte de Baerland.

Obstruction faite de toute autre considération ce serait donc dans le polder Ste. Marguerite qu’il faudroit placer l’etablissement de marine, mais l’action des courants de flot et de insan surtout, se fait sentir avec une violence extrème sur le point saillant de la digue ; ces courants continuels l’attaquent avec tant d’energie que ce ne seroit qu’au moyen d’ouvrages très dispendieux, et dont il seroit peut être hazardeux de garantir le succès qu’on pourrait parvenir à le protéger et le maintenir contre une cause de destruction aussi puissante.

Une longueur de plus de 50 toises de digue d’epaulement, du côté de terneuse a été détruite et envahie par le fleuve dans les derniers temps, et il est bien à craindre qu’on ne puisse conserver la digue nouvelle, malgré la position reculée qu’on lui a donnée ; la commission observe en outre, que les affouillemens et les nombreuses criques que les courants ont occasionné dans ce polder lors de l’invasion des eaux, et donc quelques unes, encore submergées, ont de 15 à 20 pieds de profondeur apporteroient beaucoup de difficulté à l’execution des ouvrages et augmenteroient singulièrement les dépenses.

Cependant les avantages de rades et les considérations nautiques sont tellement en faveur de ce point que S[a] M[ajes]té croira peut être qu’il est convenable de faire examiner plus particulièrement et avec plus de détail que n’a pu le faire la commission, les questions relatives aux difficultés qu’elle a prévues et exposées sur la possibilité de trouver des moyens efficaces pour la conservation de la digue du polder Ste Marguerite et déterminer l’augm[entati]on de dépense qui resultera de la construction de l’etablissement dans l’etat actuel du polder.

Le choix de ce point pour y placer l’etablissement de marine étant d’ailleur hors de l’esprit du décrèt qui indigue positivement que le bassin doit être placé dans l’Isle de Cadzan, pour se renfermer dans cet esprit du décrèt, la commission a du porter les recherches sur la côte de Cadzan.

Le développement de la partie de cette côte susceptible de recevoir un bassin présente trois portions O P Q R, comprises entre l’embouchure du Braekman, et le signal de Vulpen placé au cap le plus avancé vers le large, et où la côte perd sa direction, et s’inflechit vers le S.O

La partie O P entre le signal de Wulpen et Breskens se refuse à recevoir un bassin.

  1. Elle est extérieure à la limite du mouillage le plus avancé.
  2. Une ligne de dunes qui se termine à Breskens, d’environ 200 t[oises] de large, separe le polder du rivage de la mer.
  3. Un estran [=vooroever], partant du pied de la dune, s’avance de plus de 350 toises de largeur moyenne, repousse la laisse de basse mer [=laagwaterlijn] à cette distance, et s’oppose absolument à tout projet de chenal.
  4. Enfin cette partie est ouverte aux vents les plus dangereux et la mer y est presque toujours très dure.

Ces motifs de rejet sont de toute évidence, il a fallu porter ses recherches vers une autre partie.

L’on a vu que le mouillage C D, entre les banc de hoofplate et la rive gauche, étoit un cul de sac et que les vaisseaux ne pourroient y stationer vers le fond, sans danger, cette considération a du eloigner la commission de placer le bassin dans la partie Q R qui se trouve ainsi éliminée par cette seule considération.

Il ne reste donc à la commission à examiner pour fixer son choix que la partie P Q comprise entre Breskens et le flanc d’amont d’une rencloture intérieure, dont la digue extérieure a été détruite il n’y a pas longtems.

Deux positions dans cette partie ont paru réunir des avantages, et présenter quelques inconvénients qu’il s’agit de balancer.

La première de ces positions est le point P’, il se trouve placé dans le prolongement intérieur du grand epi qui précede, en amont [=stroomopwaarts], le saillant de la digue, un peu en avant du petit port de Breskens. Il est à peu de distance de la petite écluse de Nieuv-haven qui avait été designée pour y former l’embouchure du canal décrété, de Bruges à Breskens.

La deuxième position est le point Q, placé à 2100 t[oises] en amont du précédente.

Les rades ou mouillages pour les deux positions sont les memes, c’est à dire que les vaisseaux, en sortant du bassin, pourront stationer suivant les circonstances du vent et de la saison, dans les mouillages A B, E F, C D, et même remonter dans les rades de Terneuse et Baerland: on observe seulem[ent] que de la position P’ on accédera un peu plus facilement à ces differents mouillages que de la position Q, à cause de la plus grande longueur du mouillage C D qu’il faut parcourir, en descendant le fleuve, pour doubler la pointe du banc de hoofplaate, afin de pouvoir gagner les autres mouillages, lorsque les circonstances l’exigeront.

En général les mouillages intérieurs C D, E F étant protégér par les batteries de l’enceinte de l’etablissement et par celles des rivages respectifs, l’ennemi ne pourra les attaquer qu’après avoir passé le feu du fort de Breskens et des bateries de Flessingue : en supposant qu’il employât des petits batiments qu’il auroit l’audace de faire mouiller vis-à-vis le port pour effectuer un bombardement, cette opération paroit très hazardée puisque ces batiments resteroient soumis au feu des bateries de mortiers des deux rives ; dont les portées atteignent et couvrent presque tout l’espace qu’ils pourroient occuper pour cette opération.

Mais pour éloigner toute crainte à cet égard M. l’amiral Missiessy a proposé l’emploi d’un moyen qui rendroit sans effet, toute tentative de bombardement par le fleuve, c’est de placer le bassin assez avant dans les terres pour que les bombes ne puissent y parvenir. Il pense que des bombardes ne craignent point le feu du canon à 1000 t[oises] de distance, ainsi pour soustraire le bassin à l’effet du bombardement, il faudra le porter dans les terres à 600 t[oises] au moins : Cette modification au projet exigeroit une augmentation considerable de dépense tans pour la construction d’un canal révêtu dans toute cette longueur, que pour lextension de l’enceinte qui resulterait de cette disposition. La commission n’a pris encore aucune détermination à cet égard, elle se bornera ici à présenter cette observation.

Ces considérations établissent que les avantages et les inconvénients sous le rapport de la sureté des mouillages et de leur protection, sont à peu pres les mêmes pour les deux positions. Examinons les a présent sous le point de vue relatif à la position du côté de l’interieur et qu’ils peuvent tirer des forts actuellement existants.

La position P’ se trouvant placé à 1200 t[oises] de l’enceinte du fort de Breskens, et devant elle-même recevoir une enceinte relative à l’etablissement qu’on a l’intention d’y former, il n’y aura qu’environ 1000 t[oises] d’intervalle entre ces deux enceintes, et elles se préteront une deffense mutuelle qui sera augmentée par un système d’inondation dont cette localité est susceptible.

Il y en est pas de même pour la position Q. Elle est éloignée de 3300 t[oises] du fort de Breskens. Cet intervalle est trop considérable pour que les deux enceintes puissent se préter un appui réciproque, et il est évident, il faudrait au moins un fort intermédiaire.

Sous ce dernier point de vue la position P’ mérite la préference, mais avant de prononcer en sa faveur, il reste à la commission à examiner les avantages reciproques de ces deux positions sous le rapport du plus ou moins de facilité des constructions hydrauliques, elle va * les recherches et la discussion qui ont eu lieu à cet egard.

S[ecti]on 2. Ouvrages hydrauliques et batiments civils, considérés sous le rapport de la dépense

L’etablissement dont il s’agit ne sera qu’un port d’armement : aucune espèce de construction n’y aura lieu : tout y arrivera confectionné d’Anvers ou de Gand.

L’ensemble devra être composé

  1. d’un bassin pour 30 vaisseaux, et 8 à 10 frégattes
  2. d’une forme pour caréner [=kielen] les v[aisse]aux
  3. des magasins particuliers propres au désarmement des vaisseaux.
  4. d’un petit mag[as]in général, succursal de celui d’Anvers.
  5. des atéliers nécessaires pour le radoub [=reparatie] simultané
  6. d’un petit magasin aux vivres [=levensmiddelen] avec une manutention [=behandeling] pour le pain frais des équipages
  7. d’un magasin à poudre capable d’en tenir 400,000 (en pourroit s’en passer en continuant de se servir de celui de Gand)
  8. d’un batiment pour loger la d[ivisi]on qui peut être touvé à 5 à 6 individus et pour des b[ate]aux peu nombreux
  9. d’un autre batiment, pour le logement des commandants et officiers militaires
  10. un petit dépôt de 30 à 40 lits pour les matelots et ouvriers blessés
  11. d’une chapelle

Il n’y aura ni caserne, ni prison, les vaisseaux devant servir à cet usage. d’on n’y construira point d’hopital, il y servit mal placé en égard à l’insalubrité, et les hopitaux de St Bernard, d’Anvers, et de Gand étant naturellement les hopitaux de la flotte ; les transports des malades se faisant par le fleuve ou par les canaux au moyen des batiments Les dépenses pour la construction de ces établissements seront les mêmes pour les deux positions, à lexception de celles relatives au chenal à creuser et à la long[ueu]r des jettées qui sont susceptibles de difference et qui varient suiv[an]t les localités que la rive présente, dans les deux positions qu’on examine.

Un profit longitudinal et passant par l’axe du projet dans la position P’, établie que pour arriver à des fonds de 30 * à mer basse, profondeur indispensable à la tête des jetées, pour que l’etablissement puisse recevoir des 3 ponts, il y aura une long[ueu]r de 188 t[oises] à parcourir depuis le pied du talud extérieur de la digue jusqu’à l’extremité des jetées.

Un second profit longitudinal dans la position Q, indique que pour parvenir aux même fonds de 30 * il y a un distance de 134 t[oises].
Ainsi les dépenses pour le chenal et les jettées, seront entre-elles dans le rapport de 188 à 134, c'est-à-dire qu’elles seront plus considérables des 3/10e dans la position P’ que dans la position Q.

L’augmentation de dépense pour cette position des travaux hydrauliques dans la position P’, ne paroit cependant par devoir empècher qu’on ne la préfère à la position Q puisque probablement, elle n’excédera pas 250,000 f et qu’elle sera plus que compensé par l’avantage de se trouver en rapport de deffense avec le fort de Breskens, ce qui dispensera d’un fort intermédiaire.

Si l’on considère en outre, ainsi qu’on l’a exposé dans la section précéd[en]te, que la position P’ se trouve moins enfoncée dans le cul de sac ou mouillage de hoof plaate, que la position Q, on verra que la commission n’a pas dû hésiter à donner la préference à la position P’.

Ainsi ce sera dans la position du point P’ que le projèt sera fait, d’après les données cidessus et d’après les estimations par apperçu des dépenses, la commission croit pouvoir déjà annoncer qu’elle sera d’environ 12,000,000.

S[ecti]on 3eme. Liaison de la communication de Gand à la mer avec le projet de bassin.

D’après les vues indiquées à la commission par S[on] Ex[cellenc]e le Ministre de l’Intérieur, pour l’exécution de cette idée, il est évident que l’intention de lier ces projets l’un à l’autre, suppose nécessairement que l’etablissement maritime sera placé dans l’Isle de Cadzan, il seroit impossible de remplir cette intention si le bassin étoit construit à Terneuse. On pourroit à grands frais, à la vérité diriger directement le canal de Gand vers Terneuse en évitant le Braekman, mais par cette disposition il ne seroit plus * a la ville de Bruges et ne dispenseroit par le gouvernement de faire construire le canal de Bruges à Breskens qui est ordonné par un décrèt.

La commission a pris de M l’ingénieur en chef de Gand qui s’est rendu à Breskens tous les renseignemens qui ont pu éclairer les discussions sur cet objet important. Il est resulté de cette discussion, et tous les avis se sont réunis à la proposition de former cette communication de deux branches ; la 1ere seroit une portion du canal de Gand à Bruges auquel on peut donner assez facilement les 14 pieds de hauteur d’eau demandés, au moyen d’une dérivation de la Lys prise vers Deynse, à environ 12,000 t[oises] audessus de Gand.

Cette 1ere opération dont le suués théorique est assuré releveroit également les eaux dans la 2e partie du canal de Gand à Bruges, et sans déranger le système des eaux des canaux intérieurs, il paroit qu’on pourroit au moyen d’un canal de ceinture, et qui existe autour de cette ville, et d’une nouvelle écluse, lier les niveaux des eaux avec le bassin a* de Bruges, et avec celui du canal de Bruges à Ostende qui présente déjà dans la plus grande partie de sa longueur cette profondeur de 14 pieds.

Pour achever la continuation de la communication de Gand à la mer, on ouvriroit un embranchement sur le canal de Gand à Bruges qu’il seroit facile de diriger vers le point choisi pour l’etablissement du bassin.

La direction de cet embranchement se porteroit facilement sur l’Ecluse, si ultérieurement S[a] M[ajes]té se déterminoit à en faire une plan de dépôt ou d’approvisionnemnt et dans le cas, cette direction allongeroit un peu le trajet de Gand à la mer, mais cet inconvénient est presque nul lors qu’il s’agit de communication par eau.

Si les circonstances relativement à ce qui sera ordonné pour la place de l’Ecluse, n’exigera* pas qu’on se portât vers cette ville, alors l’embranchement se dirigeroit directement sur l’etablissement de marine militaire.

Comme il est essentiel sous le rapport de l’economie d’eviter dans la construction des canalux, des déblais considérables, le point de l’embranchement de cette 2e branche du canal de Gand à la mer, seroit placé près du village de St Jorris qui n’est qu’à 7500 t[oises] de Bruges : c’est le seul moyen d’éviter les hauteurs d’un plateau de dunes assez élevé, aux environs de Maldeghem ; La vectivité de ce plateau s’etend vers Bruges où est placée sa limite. Depuis ce point jusqu’à Breskens cette communication ne présente aucune difficulté et quelque soit le parti que l’on prenne pour la direction de cette 2e branche elle ne parcourt que des terreins peu élevér audessus des eaux.

Par cette disposition, la communication de Gand à la mer se trouve liée au projet du port militaire : les villes de Gand et de Bruges pourroient de l’avantage d’avoir deux moyens de se rendre à la mer, l’un par Breskens, et l’autre par Ostende ; on seroit dispensé pour établir le canal de cabotage parallèlle à la côte, depuis Calais jusqu’à l’Escaut, d’exécuter son prolongement ordonné depuis Bruges jusqu’à l’Ecluse par Damme, et à l’exécution duquel, on pourroit renoncer puisque ce prolongement se trouveroit établi avec un faible détour par la 2e branche du canal de Gand à la mer ; ainsi tous les interets se trouvent concilier, et les intentions du décrèt du 31. mai paroissent complètement remplis.

En terminant cette discussion, la commission doit observer que la dérivation des eaux supérieures de la Lys dans le canal de Gand à Bruges et par conséquent dans la branche de communication avec l’Escaut, procurera un avantage bien précieux pour la marine militaire, ce sera celui de lui fournir une eau salubre et potable ce qui dispensera am[m]ener, a grands frais, à l’etablissement militaire ainsi que cela a lieu dans l’Escaut, des eaux prises dans le fleuve 3 ou 4 lieues audessus d’Anvers.

Elle ajoutera à ces observations qu’en essayant de lier le projet du canal de Gand à l’Escaut avec celui de l’etablissement de marine militaire dans l’Isle de Cadzan, son intention n’est pas de donner au canal la même embouchure que celle du bassin militaire ; les inconvenients graves qui resultent du mélange des marines militaire et commerciale sont trop généralement sentis pour qu’elle ne propose par de placer près de l’enceinte une écluse praticulière pour le service du canal, en reservant cependant la faculté de faire communiquer le bassin avec le canal par une écluse qu’on n’ouvrirait que lorsque les besoins du service de la marine militaire l’exigeroient.

Telles sont les bases arretés par la commission et d’après les quelles, le projet du canal de communication de Gand avec la mer sera présenté et les dépenses evaluées.

Flessingue le 21 août 1810.

ont signé E. Burgues Missiessy Kersaint Bertrand * Sganzin
Pour copie conforme * Sganzin

 

02/09/1810
Archives Nationales Pierrefitte Saint-Denis,Fonds Bertrand, 1808-1810, 390 AP / 10
1810