13/07/1803, Uit het register van de kamer van koophandel van Brugge over het bezoek van Napoleon (Rijksarchief Brugge, Kamer van Koophandel, 83, f° 9-14)

Le 24. Messidor an 11 [= 13/07/1803] à 9. h. du matin

Les commerçants de cette commune étant généralement convoqué, le citoijen heine buquoij portant la parole leur a fait rapport de toutes les demarches que la chambre avoit faites tant visavis du premier consul que des ministres, et des esperances fondéées quelle avoit, que le commerce de bruges jouiroit dorenavant de la protection marquée du gouvernement ; il a exposé de même que le gouvernement voulant activer les constructions maritimes sur les chantiers de ce port, il falloit par tous les moijens possibles, chercher a seconder ses vues, que la chambre se proposoit, que le plus efficace seroit de faire un fond, duquel il seroit fait quelques avances pecuniaires aux maitres constructeurs, qui a coup sur engageroient ceux-ci, a se livrer avec energie aux entreprises que le gouvernement desiroit, parconséquent que la chambre engageoit chaque commerçant a s’engager, par souscription volontaire, a fournir une somme déterminée destinée à cet objet, dont le remboursement auroit lieux immédiatement après que le gouvernement auroit soldé aux constructeur, le prix de leurs entreprises.

Quelques commerçants aijant souscrit l’acte qui avoit été dressé d’après l’expositif cij dessus, et d’autres aijant demandé du tems pour se déterminer, la séance a été levée, et la chambre s’est rendue à la bourse ou on attendoit le premier consul.

Le 24. Messidor an 11 [= 13/07/1803] à 3. h. de relevée.

Les citoijens J. Bareel, H. J. Heene, et Ber[tra]nd Serweijtens ont fait rapport qu’en vertu de l’intention de la chambre manifestée par la pluralité de ses membres, reunis ce matin à la bourse, ils avoient approché le ministre de la marine auquel ils avoient communiqué que d’après les renseignements que la chabre s’étaoit procurée, elle ne voijait aucun moijen a se pouvoir procurer les articles pro* à la construction et équipement des vaisseaux, dont il l’avoit entretenu à l’audience du 22. de ce mois, mais que la chambre conjointement avec le maire avoit fait des demarches pour engager les constructeurs de navires a augmenter le membre de leurs entreprises, et que d’après les moiens qu’on avoit emploijé, il ij avoit lieu a esperer que les constructeurs entreprendroient environ vingt peniches [=aken], que le ministre leur avoit dit : que pour ce qui regardoit les constructions navales, il nous invitoit de nous toucher avec le citoijen forfait inspecteur de la flotille nationale, on nous * * rendus celui-ci sur leur exposé, avoit observé, qu’il ne s’agissoit plus de peniches, mais que le premier consul, aijant remarqué la supériorité des chantiers de bruges, étant décidé a ij faire construire deux prames, ou batteaux plats de premiere grandeur, sur les quels il a donné quelques éclaireissemens, et qu’ils lui avoient repondu que la chambre d’accord avec le maire, tacheroit toujours a engager les constructeurs a se prêter avec énergie aux vues du gouvernement.

Les citoijens Garreel et Heene Buquoij aijant fait rapport que le préfet aijant examiné le projet de mémoire a remettre au ministre de l’intérieur, rélativement aux réparation du quai, a la propriété des magazins et le cuvage du canal, désiroit que ce dernier artcile en fut éloigné, puisqu’il pouvoit assurer que les fonds necessaires a opérer le dit cuvage, étaient à sa disposition et que ce travail auroit incessament lieu, on a résolu de deserer aux desirs du préfet : et la mémoire a été arretté dans la forme et teneur suivante, pour être remis le lendemain au ministre.
Coup d’œil

La chambre de commerce de la ville de bruges département de la lys,
au ministre de l’intérieur.

Citoijen Ministre !

Il est heureux pour les administrés de pouvoir faire parvenir directement leurs réclamations aux chefs du gouvernement, ces réclamations doivent produire les plus grands succès, lorsqu’elles ont pour objet des inconveniens reconnues. Vous avez pu vous convaincre, citoijen ministre, que le port de bruges est un des plus beaux, et des mieux situés qui existent dans l’intérieur des terres, il est entouré de magazins spacieux et commodes, son bassin peut contenir au-delà de cent navires de mer, et avant la guerre il ij entroit jusqu’à 30. à 40 vaisseaux de toute grandeur par mois.

Ces avantages ont été sentis, et ont déterminé le gouvernement a accorder à bruges un entrepôt reël pour les marchandises étrangeres mais pour qu’on puisse receuiller le fruit du bienfait que le gouvernement a fait a cette intéressante commune, il faut d’abord que le quaij du port soit mis dans un état convenable de réparation, en suite que le bassin soit curé. Ces deux objets n’entreneroient qu’une depense d’environ cent vingt mille francs. dix années de guerre et de stagnation de commerce, ont tellement de la bréle quaij qu’en ce moment il menace d’écrouler, tandis que le bassin a défaut de curage, se trouve rempli de salbe, et incapable de reçevoir des vaisseaux d’un grandeur moïenne.

Ces deux objets méritent de fixer l’attention d’un ministre, qui protége le commerce, et d’un gouvernement, qui ne cherche qu’à l’éteindre et a le faire prosperer.

En conséquence la chambre de commerce de bruges ose espere, que le gouvernement mettra à la disposition des ingénieurs les four* nécessaires, tant pour la réparation du quai, que pour le curage du bassin.
Un autre objet sur le quel la chambre ose appeler l’attention du ministre, est l’incertitude qui existe, au sujet de la propriété des magazins que entourent le port dans toutes son étendue.

Il est de fait que ces magazins ont été construts aux frais du commerce de bruges, que c’est aux mêmes frais que les réparations ij ont été affectuées, en un mot que la chambre de commerce en a eu la direction et la jouissance, quelle en a été le plain propriétaire.

D’après les faites, qui ne peuvent être tirés en doute, ou ne peut hésiter de se prouencer en faveur du commerce, en lui laissant ce qu’il a *, ce qu’il a possédé de tout tems.

Cependant des doutes se forment, l’ancienne chambre a cessé un moment son exercice, une nouvelle a été érigée et de là tout au moins la possibilité de voir former des prétentions a une propriété, qui par son origine, et par sa nature ne peut appartenir qu’au commerce.

D’après les motifs nous esperons que le gouvernement pour faire cesser tout doute declarera, que la propriété et la jouissance des magazins entourante le port, sont, et demeurent à la chambre de commerce de bruges.

Enfin pour que le commerce de bruges puisse reprendre son ancienne splendeur, pourqu’il jouisse de l’entrepôt, qu’il tient de la bienveillance, et de la justice du gouvernement, sans toute son étendue, il réclame pour lui, ce que plusieurs autres entrepôts ont obtenu la faveur d’entreposer le tabac en feuilles et carottes venant de l’étranger.

Il parait que le seul motif de ne pas éteindre cette faveur, a généralement tous les entrepôts, est la crainte de la fraude, mais si la situation du port de bruges est telle, que la fraude ij est impossible, si l’esprit de ses négotians est toutt opposé a toute spéculation de fraude, si les chefs de la douane ont reconnu qu’il n’existe même aucune plainte de fraude ni de tentative pour ij parvenir contre les habitans de cette commune, pourquoi réfuseroit-on une faveur, qui ne peut entrainer aucun inconvénient : où lors de la discussion pour l’entrepôt de bruges, il a été reconnu qu’il n’ij avoit ni fraude possible, ni fraude à craindre, donc rien ne paroit s’opposer a ce que les dispositions de l’arrêté du ….. a l’égard de l’entrepôt d’anvers …. etc. soient étendue à l’entrepot accordé à la ville de bruges par arrêté du 14. Ventôse dernier, et nous osons l’esperer de la justice du gouvernement.

Telles sont, citoijen ministre, les observations rapides, que nous avons l’honneur de vous adresser, sur la situation du port de Bruges, c’est sous le gouvernement de Bonaparte, que l’entrepôt lui a été rendu, c’est sous lui que le commerce réprendra sa vigueur, qu’il sera même étendu, notre reconnoissance sera éternelle, comme la mémoire des avantages que le premier consul nous a accordé

Salut et respect
suivant les signatures

13/07/1803
Rijksarchief Brugge, Kamer van Koophandel, 83, f° 9-14
1803